Il y a les artistes qui ont trempé les mains dans les eaux boueuses du Mississippi, et il y a les autres … Et force est de constater que La Bedoune appartient à la première catégorie, et pas simplement parce qu’après avoir remporté le Challenge Blues Français en 2019, le duo s’est retrouvé en demi-finale de l’International Blues Challenge à Memphis en 2020 puis en finale du même événement deux ans plus tard.

La Bedoune, c’est simple comme bonjour : Cécile Perfetti à qui le groupe doit son nom, en raison de ses doux yeux bovins et de sa chevelure foisonnante qui n’est pas sans lui donner des allures de … vache ! Mais de vache élégante et gracieuse comme l’assure son cher et tendre compagnon à la ville comme à la scène, Greg Perfetti, un personnage aussi atypique que charmant qui, derrière ses faux airs de bad boy et ses allures de Dandy, renferme un vrai cœur d’artichaut !

Pas évident de réussir dans le blues et dans les musiques afro-américaines en partant avec un tel bagage, et pourtant, La Bedoune a su convertir même les plus dubitatifs à sa cause, avec un talent fou bien entendu, la voix de Cécile et le son plein de velours de sa basse fretless se mariant à merveille au grain rugueux mais toujours harmonieux des guitares de Greg et aux percussions que l’une et l’autre assurent avec beaucoup de discernement. On appelle ça être des artistes complets !
Mais plus que ça, La Bedoune, c’est une véritable générosité de tous les instants qui pousse le duo à donner tout ce qu’il a lors de ses concerts mais aussi sur ses trois albums où le chant en Français et la poésie subtile et délicate de Cécile viennent compléter des morceaux écrits avec un soin tout particulier dans la langue de Louis Armstrong. Dans l’une et l’autre des langues, l’humour et l’autodérision flirtent avec la tendresse, la mélancolie et des notions fortes comme la famille, l’amitié, l’amour …